mercredi 4 octobre 2017

Monnaie-dette ? Ou Monnaie-vent ?

Sir Josiah Stamp, directeur de la Bank of England de 1928 à 1941
et
Maurice Allais, Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel,
ont dit :
"Les banquiers détiennent la Terre"… "la création monétaire actuelle… est identique… à la création de monnaie par des faux-monnayeurs", etc.)

Question : 

 

Comment est-il possible que deux personnages à l’esprit aussi cartésien et logique aient pu se laisser aller à de tels délires complotistes ?


Explication : 

 

Nous croyons parfois que les nombres qui figurent sur nos comptes bancaires sont de la "monnaie". C'est une illusion. La preuve ? Nos comptes figurent au passif comptable des banques.
Donc la "monnaie" qui, croyons-nous, figure sur nos comptes bancaires est seulement une dette de la banque envers nous les non-banques.

Une dette est par définition la preuve que ce qui a été acquis (bien, service, travail passé ou futur, vélo…) n’a PAS été payé, c’est une preuve de l’absence d’un paiement, c’est-à-dire un non-paiement. 
Une dette, c'est le contraire d'un actif. Or seul un autre actif de valeur équivalente pourra revenir et compenser (payer) la chose acquise.
La reconnaissance de dette est là pour faire patienter et pour servir de preuve que nous avons droit au futur revenu, au futur retour, d'un vrai actif.


Explication amusante :
Si vous venez d’acquérir un vélo auprès de quelqu’un et que vous donnez à cette personne, en "échange" de son vélo, un bout de papier où vous avez écrit "Je te dois un vélo", vous lui avez donné en fait et en droit un "non-vélo", une absence de vélo. Et cette personne va avoir beaucoup de mal à pédaler avec son papier !


Une dette n’est pas un paiement, une dette n’est pas un actif de valeur équivalente à ce qui a été reçu. Seul un autre actif de même valeur peut compenser la dette de ce qui a été reçu.
Donc nous, bien abrutis, acceptons de comptabiliser la dette des banques envers nous comme si cette dette avait de la valeur, comme si c’était un actif comptable, un patrimoine, comme si cette écriture comptable pouvait faire illusion pour nous faire oublier l'accumulation de tous les biens, de tout le travail et de tous les actifs que les banques prélèvent quotidiennement sur notre production réelle, sans jamais rien payer, sans jamais rien apporter de concret.

La cause racine de l’emballement monétaire, qui est la source de toutes les destructions sociales, environnementales et humaines que nous constatons dans la réalité, est simplement cette absurdité : nous comptabilisons une dette dans notre propre actif, dans notre propre patrimoine, alors qu’une dette est par définition un non-actif.

Une dette ne peut pas, et ne doit pas, selon les principes de base de la comptabilité - en particulier le sacro-saint principe de prudence - être enregistrée comme un actif. Une dette ne peut pas éteindre une autre dette, nous faire croire cela est un abus de confiance. Pour éteindre une dette (pour payer), il faut donner un actif en retour. Donc si la monnaie devait être un paiement, il faudrait que la monnaie soit un actif. Or la dette des banques est par définition une dette, un passif, un non-actif.
Donc la dette des banques, qui est une dette, n’est pas de la monnaie.

Si les lois comptables sont appliquées, il est impossible de confondre la dette des banques avec de la monnaie, puisqu’il est impossible qu’une dette soit un quelconque moyen d’éteindre une dette précédente.


Conclusion :

La monnaie reste une illusion. Une distorsion de la comptabilité commune des transferts réels :





Objection :
"Ba oui mais les banques peuvent théoriquement nous payer leur dette en monnaie fiduciaire légale issue par la Banque Centrale de l’État, non ?"
Réponse :
"Oui bien sûr, mais la monnaie centrale est-elle un actif ?… … … Non, pas plus que la dette d'une banque." 
La monnaie centrale est seulement une dette de la Banque Centrale, qui figure au passif de celle-ci. La monnaie centrale n’est donc pas un actif non plus. Donc pas un paiement non plus. La seule différence est que la dette d’une banque est la dette d’une entreprise commerciale qui est seule garante de sa propre dette, alors que la dette de la Banque Centrale est la dette… d’une entreprise commerciale dont nous sommes tous la garantie. 
C'est mieux, mais une dette reste une dette.












vendredi 12 mai 2017

Épidémie



On peut se demander s'il est bien opportun, face à un système qui s'écroule de toutes parts (environnement, déséquilibres économiques, conflits sociaux et internationaux…) de continuer à lutter.





Chaque geste que nous faisons pour sauver la planète, lutter "contre" les inégalités ou "pour" la Paix, ne fait-il pas qu'adoucir un peu les symptômes, permettant ainsi aux causes de rester inaperçues ?
Ne ferions-nous pas mieux de ne rien faire, et de laisser le système aller plus vite à sa perte, ce qui ne manquerait pas de nous donner toutes les occasions de reconstruire la suite d'autant plus tôt ?

Mais nous, qui possédons, même inconsciemment, un sens de l'éthique et de la morale commune, qui, même inconsciemment, sentons que notre action est indispensable pour "sauver le monde", nous ne pouvons pas faire autrement.
Nous sommes contraints, par notre sens de l'égalité et de la réciprocité, à réagir, et à essayer, quoi qu'il en coûte, même si nous savons bien que tout est inutile, même sans percevoir que nos actions vertueuses ne font que retarder l'inéluctable, nous sommes contraints de "faire quelque chose".
Notre sens de la survie personnelle semble lié à notre sens de la survie collective.

On ne peut pas en dire autant des psychopathes ivres de pouvoir qui se battent pour le gouvernement de la planète. Leur absence de conscience les pousse au suicide. Leur vision du monde - un jeu à gagner, un pouvoir à prendre, un bétail à conquérir, à dresser, à abattre - n'est pas celle des "gens bien".

Et cette pathologie est extrêmement contagieuse.




L'État n'est pas bienveillant, la police n'est pas là pour nous protéger, l'impôt n'est pas fait pour construire des routes, les banques ne prêtent pas d'argent. 

Qu'on se le dise.



mercredi 1 mars 2017

Gérard Foucher : "Je vous affirme"

Bonjour à toutes et tous,

ATTENTION !

Je vous affirme que la monnaie, QUI la crée et QUI la distribue (donc qui va en avoir et qui NE VA PAS en avoir) sont les questions essentielles que nous devons nous poser en amont de toute réflexion constituante.
Pourquoi ?...

... Parce que la réponse à ces questions détermine ce qui va pouvoir être financé ou pas, donc ce qui va exister ou pas dans notre futur commun.
Inutile de prendre des décisions en commun, donc inutile de voter, si nous n'avons pas les moyens de financer ce que nous avons décidé.

Par conséquent :

Méfions-nous comme de la peste de tous ceux qui nous disent, et vont continuer à nous dire des phrases du genre : "J'ai été invité… et on a discuté de Qu'est-ce qu'il serait intéressant de prendre en compte au moment de la rédaction des articles de la Constitution en rapport avec : Comment le pays se finance et comment il gère sa dette..."

Il n'y a pas de "dette".

Pourquoi ?...

... Parce que ce sont les banques qui créent la monnaie.

Explication :

Pour que nous, les ANB (agents non-bancaires : particuliers, associations, collectivités locales, entreprises, États, TOUT sauf les banques), puissions avoir de la monnaie, nous devons nous présenter au guichet d'une banque et quémander un crédit.
Or ce crédit bancaire ne vient pas de l'épargne des déposants, ni des fonds propres de la banque, ni d'une garantie or, ni de la Banque Centrale, ni de nulle part.
Pour créditer le compte d'un client qui vient prendre un crédit, le banquier ne débite aucun compte. Aucun. C'est juste une opération comptable "créative", un jeu d'écritures.

Et donc :

Un crédit n'est pas un prêt.

Explication :
Si je te prête mon vélo, je n'ai plus de vélo, et toi, tu as un vélo. J'ai un vélo en moins et tu as un vélo en plus. Ça, c'est un prêt.
Quand un banquier vous dit qu'il vous "prête" de l'argent, il vous donne en réalité des "bons d'achat privés" qui ne lui ont rien coûté et qui n'existaient pas la seconde d'avant. Ça, c'est un crédit.

Par conséquent :
La banque qui vous fait un crédit n'a rien de moins qu'avant.
Si vous ne remboursez pas, le banquier n'a rien à perdre, il a juste un manque à gagner.

(Je sais, c'est gros. Ce document vous donnera toutes les sources...)

Une fois que l'on a compris cela, on comprend que la "dette" est une illusion.

Et donc, pour résister à toutes les manipulations et à tous les mensonges que nous allons entendre de plus en plus fort dans les mois qui viennent, nous DEVONS nous poser la question essentielle :

"Que doit-on quand celui qui donne n'a rien de moins qu'avant ?"

Ce qui nous laisse avec nos deux questions essentielles : Dans une démocratie réelle, QUI doit créer et QUI doit distribuer la monnaie, c'est-à-dire QUI doit décider de ce qui va être financé ou pas, de ce qui va exister ou pas, QUI doit décider de notre futur commun ?

Je suis à votre disposition pour venir vous présenter en détail tous ces phénomènes, où vous voulez, quand vous voulez.

À tout bientôt

Gérard


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mardi 8 novembre 2016

Vous trouvez que c'est compliqué la monnaie ?




Bonjour !

Vous trouvez que c'est compliqué la monnaie ?... 


... Vous ne savez plus si la monnaie est une richesse, ou un moyen d'acquérir de la richesse, ou encore un simple chiffre sur un bout de papier, une rondelle métallique ou un écran ? 
Avec toutes ces informations contradictoires qui vous viennent de votre banquier, d'une chaîne de télé, ou encore d'une vidéo sur Internet, vous ne savez plus quoi penser ?

Et si vous essayiez de penser par vous-même, de trouver dans VOTRE expérience, dans votre propre capacité d'analyse et de synthèse, dans VOTRE propre intelligence, quelques éléments pour clarifier tout cela ?

Pour vous aider, j'ai écrit ce petit texte : "
Du nouveau sur la monnaie"
Et je suis à votre disposition pour venir vous voir pour une présentation plus complète, ou un atelier citoyen, ou un jeu éducatif. No problem. 
Tous ensemble, on va comprendre et s'en sortir, je vous le garantis !  ;-)





 

Du nouveau sur la monnaie 

 

Une très bonne idée, pour comprendre la nature réelle de la monnaie, c'est simplement de regarder ce qui se passe quand un objet réel passe d'une main à une autre et que l'on décide de "payer" (monétiser, mesurer, enregistrer...) ce transfert réel. 

Que voit-on ?

On voit un bout de papier (un "billet"), ou un jeton avec un chiffre (une "pièce"), passer du receveur au donneur. 

Ou alors on voit un compte qui baisse et un compte qui monte :
- le solde du compte du receveur baisse (ou, si son compte est tout neuf et qu'il n'a pas encore été "approvisionné", on voit ce solde passer de zéro, son état initial, à un nombre négatif, "à découvert").
- et le solde du donneur monte dans la même proportion. 

Vous suivez jusque là ?

Bon. 

Dans les deux cas (papier/jeton ou comptes), c'est la mesure de la valeur de l'objet transmis qui est notée par les deux intervenants, un peu comme dans un contrat de vente, en moins d'un côté, en plus de l'autre. 
Dans le premier cas, on se donne un truc physique où le chiffre est inscrit, et ce jeton change de main (donc le cumul de chiffres dans la poche de l'un est devenu plus petit, et le cumul de chiffres dans la poche de l'autre est devenu plus grand.)
Dans le second cas, on note seulement le chiffre des deux côtés, on l'enregistre (ou un comptable banquier l'enregistre pour nous) et le résultat est le même : le cumul de chiffres a baissé pour l'un, tandis qu'il a monté pour l'autre. 
Les deux méthodes sont tout à fait équivalentes mathématiquement.


Et c'est là que vous allez avoir un éclair de génie :


La "monnaie", c'est seulement une forme de comptabilité mutuelle. Elle sert toujours à noter l'enregistrement comptable d'un transfert réel. 


Alors, qu'en dites-vous ?... 

Avec la puissance actuelle de nos ordinateurs, de nos smartphones et de nos calculatrices de poche, ne pourrions-nous pas aussi bien tenir nos comptes nous-mêmes ?
Actuellement, pour tenir nos comptes, nous utilisons les services de nos banquiers, qui nous louent des chiffres particuliers, exclusivement positifs, auxquels ils donnent le nom de "monnaie scripturale" et qu'ils ont le privilège de créer à coût nul à chaque fois qu'ils nous font un crédit.

Ne pourrions-nous pas tenir nos comptes nous-mêmes avec les chiffres infinis et gratuits qui sont à notre disposition depuis que les additions, les soustractions et les tablettes en argile ont été inventés ?
Ne pourrions-nous pas utiliser tous les chiffres (positifs et négatifs) que nous voulons à chaque fois que nous avons quelque chose à noter, les vérifier ensemble à chaque transaction pour repérer rapidement les éventuels tricheurs, les émettre nous-mêmes à l'avance pour financer ensemble nos projets communs et décider nous-mêmes de notre futur ?


Conclusion : 

La "monnaie" n'est qu'un cas particulier de comptabilité mutuelle où l'on s'oblige à posséder d'abord des chiffres en plus ou des jetons AVANT de pouvoir recevoir et donner. Où l'on ne peut pas noter un transfert réel si l'on ne dispose pas D’ABORD des chiffres positifs suffisants pour le comptabiliser. Un système où nous devons refuser de donner à quelqu'un s'il ne possède pas d'abord les quelques chiffres qui vont permettre d'enregistrer ce don. 
La "monnaie" est une variété très particulière de système comptable où celui qui sera capable de faire croire à tout le monde qu'il est le seul à pouvoir créer des chiffres "officiels" aura le pouvoir de tout acquérir sans jamais rien produire, en émettant simplement des chiffres nouveaux à chaque fois qu'il prendra quelque chose. 


La question est alors très simple : QUI décide de la distribution initiale des chiffres ou des jetons qui permettront à nos comptabilités de se réaliser, et à nos richesses de disparaître dans son estomac infini ?









jeudi 6 octobre 2016

Ne pas confondre

(Spécial dédicace à Karl Marx) 


Ne pas confondre :


1. Le capitaliste, qui
- apporte son travail, son savoir-faire, ses outils ou son capital à un projet partagé
- prend les risques (profits ou pertes) correspondant au résultat obtenu
- trouve des partenaires pour partager les investissements et les risques
- recrute des employés pour faire le travail, et/ou travaille lui-même (ou pas !) sur le projet. 




2. Le créateur de capital, qui
- crée du capital par une écriture comptable
- exige une rémunération à la commission, non pas sur les résultats, mais sur un pourcentage du capital ainsi créé, et ce, quel que soit le résultat du projet
- si les résultats ne permettent pas d'assurer son prélèvement, met le projet en faillite et se sert directement sur tout ce qui peut être revendu.




3. Le capitaliste copain avec un créateur de capital, qui
- achète toutes les entreprises de son choix par des écritures comptables
- fait grossir ces entreprises par des investissements sans limite réalisés par des écritures comptables
- fait payer les intérêts de ces écritures comptables par les clients des entreprises
- diminue au maximum ses frais, entre autres les salaires des employés
- verrouille au maximum ses bénéfices en achetant, par écriture comptable, les concurrents récalcitrants
- empoche les profits





Conclusion :
Certes on peut s'enrichir en inventant des produits, en trouvant une demande solvable et en revendant avec une plus-value le travail extorqué aux ouvriers.
Mais cela n'a rien à voir avec s'enrichir en créant, ou en se faisant créer de la monnaie.
La création monétaire est une pompe à richesses, et à pouvoir, bien plus puissante que toute autre activité.








lundi 20 juin 2016

La MONNAIE, quelle histoire !



L'économie repose d'abord sur le raisonnement théorique. Comme disait Ludwig Von Mises : "La preuve d'une théorie est dans son raisonnement."

À l'opposé de cet argument circulaire, et si l'on se place plus sérieusement dans une perspective fondée sur les observations directes des anthropologues (Clastres, Graeber, Mauss…) et sur les recherches des historiens des systèmes d'enregistrements des flux économiques (Zarlenga, Quiggin, Knapp...), on constate que les systèmes de crédit/dette mutuels précèdent de quelques milliers d'années l'apparition de la "monnaie", et que celle-ci apparaît exactement au moment où ce que Oppenheimer nomme le "moyen politique", commence à subjuguer le "moyen économique". (1)
Autrement dit quand ceux qui veulent vivre sans travailler commencent à mettre en œuvre leurs manigances pour s'engraisser aux dépens des autres.




C'est donc bien de "monnaie", et de rien d'autre, qu'il convient de parler dès lors que l'on aborde ce cas très particulier de manipulation du système commun d'enregistrement des flux économiques par une horde de prédateurs singulièrement subtils et rusés.


Selon les anthropologues et les historiens spécialisés, cette manipulation a été mise en place quasi simultanément dans trois parties du monde (Chine, Inde et Bassin Méditerranéen) autour du 7ème siècle avant JC. (cf Karl Jaspers, in Graeber 2011)
Cette perversion a été nommée "Monnaie".

NB : Il est intéressant de noter que ce sont dans ces mêmes parties du monde qu'apparaissent peu après les trois grands courants philosophico-mystiques qui donneront naissance aux trois premières religions. (Possiblement des courants de résistance face à ce nouveau facteur extrêmement puissant de prédation et d'inégalité.)




L'histoire de la "Monnaie" est donc l'histoire du pouvoir. C'est la manipulation des systèmes de comptabilité mutuelle pré-existants qui a permis aux prédateurs d'exercer leur kleptoparasitisme, en faisant croire aux usagers de ces systèmes  :

1. que les unités de mesure de leurs systèmes pouvaient être inscrits sur des rondelles métalliques (permettant ainsi la tricherie de la "création monétaire", détruisant la nécessité de l'enregistrement en partie double, et permettant l'enrichissement bien réel, sans production associée, des émetteurs de rondelles.)

2. que la nouvelle invention avait de la "valeur", puisqu'on pouvait s'en servir pour "acheter" tout le reste, occultant ainsi le fait que l'invention en question permettait surtout au despote de s'enrichir à perpétuité sur le dos des populations ainsi flouées.




Le concept de "monnaie" était né. Il repose donc sur l'appropriation par les prédateurs de la partie négative des anciens systèmes équilibrés de comptabilité mutuelle, et par l'obligation, par la magie de la rondelle métallique, d'utiliser désormais pour les comptes mutuels les seules unités positives figurant sur les jetons au porteur émis par le centre de pouvoir.

Bien entendu, la partie négative, d'un point de vue comptable, reste sur les livres du despote. C'est la "dette publique", qui ne coûte rien à produire et qui permet au centre de pouvoir de faire travailler des populations entières à son profit. C'est aujourd'hui le passif des bilans bancaires, qui est la contrepartie de la "monnaie" en circulation.

La perversion consiste simplement à faire croire que des unités de mesure peuvent exister matériellement, et que des chiffres peuvent avoir une valeur. Un peu comme si quelqu'un vendait des degrés pour mesurer des températures… !




Cette perversion en cascade entraîne un certain nombre d'effets :

- la fausse "valeur d'échange" de la "monnaie" qui permet aux émetteurs de rondelles, plus tard de papier, puis enfin de passif comptable, de tout acheter sans jamais rien produire
- l'illusion de la possibilité d'accumuler des chiffres, qui permet une annihilation illusoire de la peur de manquer
- l'illusion de recevoir des chiffres "en échange" de nos biens et services, alors que ces chiffres sans valeur ne sont que l'expression comptable du changement de solde de notre compte
- l'illusion de pouvoir transmettre ses chiffres à qui l'on veut, notamment à ses descendants, ce qui permet la mise en place d'une dynastie, c'est-à-dire l'ultime réponse à la peur de la mort
et bien sûr :
- l'illusion que, quand on se sépare de ses unités de mesure pour les mettre sur le compte de quelqu'un d'autre, on peut en demander PLUS en retour !


Conclusion : 


Si nous voulons imaginer et mettre en place de nouveaux systèmes plus équilibrés, plus libres, plus équitables et plus fraternels, il est primordial que nous prenions conscience autant que possible, des conditionnements et de la propagande dont nous sommes l'objet depuis 27 siècles, et de tout faire pour nous en libérer, afin de ne pas les réinsérer dans nos nouveaux systèmes.



(1) Franz Oppenheimer : "L'Etat, ses origines, son évolution et son avenir"


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vendredi 5 février 2016

L'espoir


Bonsoir les amies et les amis.

Je suis en train de perdre l'espoir.
Peut-être pas totalement tout espoir de vous faire comprendre à quel point nous sommes esclaves d'un système monétaire et financier prédateur.
Peut-être pas tout espoir de vous convaincre de résoudre avant toute autre chose le problème racine de la monnaie féodale, qui permet à une classe de saigneurs de nous saigner, tous les jours, tout le temps, à chaque fois que nous acceptons de leur vendre notre vie pour quelques chiffres creux et sans valeur.
Peut-être pas tout espoir de voir éclore des moyens parallèles de tenir nos comptes, avec ou sans chiffres, ou peut-être même, tout simplement et comme nous le faisons entre amis, de nous faire suffisamment confiance pour accepter de donner et de recevoir sans compter, ou en comptant juste sur notre mémoire, notre honnêteté et notre amitié mutuelle.

Mais en tous cas, oui, j'ai perdu tout espoir de récupérer à notre profit et pour notre salut la moindre bienveillance de la part des individus profondément détraqués qui ont désormais acquis par la menace, le mensonge et la violence, et avec notre consentement imbécile, un pouvoir absolu sur nos vies, nos usages et nos lois.
J'ai perdu tout espoir de leur demander, et même de leur imposer nos choix quels qu'ils soient. Je ne crois pas que l'on puisse demander ou imposer quoi que ce soit à des individus parfaitement déterminés qui disposent aujourd'hui de l'argent, de la loi, des tribunaux, de l'armée, de la police, des prisons, des services secrets, et de la bombe atomique.
Je ne crois pas que l'on puisse demander ou imposer quoi que ce soit à des individus qui n'ont aucun scrupule à mentir, à manipuler, à diviser, à espionner et frapper leurs propres populations, à déclencher des guerres et à faire des morts par milliers.




Il me reste l'espoir de continuer à vivre pour modestement contribuer à notre éveil commun. Mais franchement, s'il reste des solutions, c'est par chacun de nous, un par un, qu'elle seront trouvées et appliquées.
C'est dans nos propres façons de vivre, de nous informer, de nous nourrir, de construire nos logis, de voir nos enfants grandir, de nous relier, de nous entraider, que nous devons évoluer, vite ou lentement, mais personnellement.
C'est dans notre propre liberté et notre propre indépendance qu'il me reste un espoir. C'est dans notre esprit français de démerde, de résistance et d'invention qu'il me reste un espoir. Cet esprit français, je sais bien, est sérieusement entamé et meurtri, je sais bien que nombre d'entre nous ne manifestent plus, n'élèvent plus la voix, ne pensent plus. La peur est là qui nous étouffe, peur de la matraque, des contrôles, peur des autres aussi, du jugement, peur de devenir un mouton noir, un dissident, voire même un complotiste, insulte ultime ! Cette peur, je la ressens tout comme vous peut-être. Et j'en tiens compte. Tout comme je tiens compte des forces colossales en présence face à nous, des forces qui n'hésitent pas à tuer.
Les grandes questions se posent : Sommes-nous plus utiles en prison ou en liberté ? Sommes-nous plus utiles sur un réseau social ou dans la vie réelle ? Sommes-nous plus utiles sur une pétition ou dans un jardin potager ? Sommes-nous plus utiles face à des institutions sourdes et aveugles ou face à nous-mêmes ?
Je cherche les réponses, et pour l'instant ma petite voix, que je n'écoutais plus beaucoup ces derniers mois, me conseille plutôt de prendre le maquis, et de vivre pour créer maintenant le futur que je désire, peut-être en secret, ou peut-être avec vous, nous verrons. En tous cas, je reste là, pas loin, si vous avez besoin de moi, et je prépare la suite.

À bientôt  ;-)

Gérard Foucher
5 février 2016